Les frères Soulier & l'amour du vivant
À quelques kilomètres d’Avignon, au sud de la vallée du Rhône, on retrouve Les Frères Soulier.
Charles et Guillaume Soulier-Lapierre ont repris le domaine de leur père en 2014 et ont produit leurs premiers vins en 2015. En sélectionnant les meilleures parcelles, ils s’occupent aujourd’hui de 10 hectares de vignes dont principalement des cépages rouges comme le grenache et la syrah. Les parcelles sont réparties autour du village de Saint Hilaire d’Ozilhan avec une riche diversité de sols : sable, argile et calcaire, mais également de l'argile rouge et des galets pour le meilleur site du domaine appelé Valmal où règne une vigne de grenache octogénaire.
L'amour du vivant
Charles, l’aîné, a étudié la viticulture et l’oenologie à la prestigieuse école L’Institut Agro Montpellier. Guillaume, son petit frère, est passionné par la nature et l’aménagement paysager. Ensemble, ils réalisent un travail remarquable fondé sur l’agriculture saine pour arriver à élaborer des vins naturels de grande finesse. Dans cette démarche, ils ont aussi replanté quelques cépages anciens qui savent s'accorder à leur terroir et apporter de la fraîcheur à leurs vins. On pense au picardan, au terret noir et à la counoise notamment. De la machinerie dans les vignes? Non, il n'y en a pas. Ce sont des animaux, soit des brebis, qui agissent à titre de désherbant et le travail des sols se fait au cheval.
Les sols sont ce qu’il y a de plus précieux aux yeux de Charles et Guillaume, c’est de là que tout part. On le soigne précieusement. Fini les labours, on préfère l’enherbement des rangs et la biodiversité sur et dans les sols. Le vivant! À titre d'exemple, au moment des vendanges, on retrouve du fenouil sauvage partout dans les rangs, ce qui parfume agréablement l’air ambiant! Et comme le sol n’est plus compacté par de la machinerie, l’eau est absorbée par des sols drainants, ce qui fait que même par période de sécheresse, la vigne se porte à merveille.
Vignerons ou paysans?
À la cave, les Soulier sont minutieux et il n’y a pas de chimie (ni dans les vignes d’ailleurs). En tant qu’artisan, on préfère se référer au terme paysan que vigneron. Paysan actualisé tiens! Avec un savoir-faire qui passe par le travail de terrain avant celui de la chimie par intrants. Il y a la vigne, oui, mais tout ce qui l'entoure également et qui contribue à sa richesse : les animaux, le fromage avec le lait des brebis, l'huile avec les oliviers, l'arboristerie, etc... Le pressurage des vendanges se fait tout en douceur avec un très vieux pressoir à paniers en bois, ce qui leur permet de préserver la qualité du jus au moment de l'extraction. Les vinifications sont très pointues avec le désir de faire grand et bon, toujours avec ce souci du respect de la nature. Soufre? Au besoin uniquement et c’est plutôt rare.
On souhaite à tous d’avoir la chance de déguster des cuvées par Les Frères Souliers. Les rouges peuvent flirter avec le rosé foncé de grande complexité et de gastronomie. On a parfois droit à du blanc de noir de grande émotion, à des vins oxydatifs de pureté divine ou à une ou deux caisses de magnums de vins plus structurés. Il faut aussi savoir les attendre ces vins et patienter quand ça arrive. Ces vins d’artisans gagnent à prendre quelques années en cave afin que les vieilles vignes s’expriment avec splendeur et élégance.
découvrir les vins par Les Frères Soulier
crédit photo : la divigne