Le paradis de Sota els Angels

Le paradis de Sota els Angels

Bienvenue au paradis, bienvenue chez Sota Els Angels en Catalogne

Guy Jones et Maria Polanco forment le charmant couple vigneron derrière les délicieux vins nature de la série Flow et du très populaire et savoureux Ubuntu. Lui vient de l’Angleterre et est tombé amoureux de cette Catalane de Madrid vivant à New York à l’époque de leur rencontre. Parrain et marraine de l'enfant d’amis communs, c’est comme ça qu’ils se rencontrent. Aucun des deux ne travaillait dans le milieu du vin et ils vont se lancer ensemble contre les avis de leurs proches et de leurs conseillers financiers.

Guy est issu du milieu agricole en Angleterre, à Whale. Sa famille, en plus de faire de l’élevage de moutons, est dans la culture de la pomme de terre. C’est l’arrivée des patates surgelées de chez McCain qui viendra freiner l’entreprise familiale. Après sa rencontre avec Maria, Guy décide de suivre l’amour et ensemble, ils acquièrent en 2001, une terre et une villa à Cruilles, à quelques kilomètres à l’ouest de la côte catalane, et de la Costa Brava. Niché au cœur de la chaine de montagnes Les Gavarres, le lieu est magnifique et il y plane une superbe énergie, calme et sereine. Les premières années, le temps est réparti entre l’Angleterre et ce nouveau paradis. Il n’y a aucune vigne à ce moment-là, c’est en 2004 qu’ils y plantent les premiers pieds et lancent la Bodega Sota els Angels.


Un vignoble enchanteur

Le vignoble est entouré de collines : forêt, garrigue, arbre liège, champignons, oliviers. Guy et Maria sont arrivés comme des gentleman farmers et ont appris au fur et à mesure, par essais et erreurs. Petite anecdote : ils ont quelques petits lacs sur le domaine. Guy y avait mis des poissons rouges. Ces poissons rouges se sont reproduits et se sont retrouvés dans les cours d’eau du village, mettant en danger la vie de la faune naturelle. Une équipe est donc intervenue afin de les éduquer et de faire de leur lac un lieu protégé. Les poissons rouges ont été exterminés et le bassin est maintenant un lieu de reproduction pour une espèce de poisson en voie d’extinction.

 

Les premiers vins

Au départ, les nouveaux vignerons se lancent dans ce qu’ils croient être la bonne façon de faire et tentent d’imiter ce qu’ils connaissent du vin et ce qui se boit en général. Les premières vignes plantées : cabernet sauvignon, merlot et syrah. Les premiers vins rouges remontent à 2007. Levurés et sulfités, ce sont des vins très classiques, boisés et à de bons taux d'alcool. 

Au fur et à mesure qu’ils prennent de l’expérience, ils constatent assez rapidement que les cépages les plus appropriés et les mieux adaptés sont plutôt le carignan noir et le grenache noir pour les rouges ainsi que le grenache gris et le carignan gris pour les blancs. Aujourd’hui, tout est en levures indigènes et même pour les élevages en bois, on est passé des fûts de 250 litres aux demi-muids de 500 litres. Pour Guy, c’est comme de passer du style bordelais à la Bourgogne et gagner en raffinement.

Dans le processus, ils ont aussi l’envie d’essayer une gamme de vin afin de répondre à la demande de vin moins cher et d’expérimenter pleinement les vins naturels. Ainsi arrive la gamme Flow. 
 

Du flow à boire

À cette époque, le couple reçoit énormément d’amis au domaine, véritable petit paradis. Festoyer entre amis avec des chefs invités pour aider Guy à la cuisine, musique, beaucoup de danse et des jeux tout le weekend, Guy et Maria sont à la fois hippies et libres. Cette époque leur a inspiré le nom Flow pour cette nouvelle gamme de vins libres et vivants. Le flow d’énergie et d’amis qui circule lors de ces belles réceptions est rempli d’amour et de liberté.

C’est aussi dans cette veine que le couple s’intéresse à la philosophie des vins nature, qui les rejoint directement. Dans les premiers millésimes de ces vins, on retrouve autour de 90 mg/l de sulfites. Avec le temps, l’apprentissage, la conversion de tout le domaine en bio et les pratiques biodynamiques, les vins sont aujourd’hui à des taux de sulfites autour des 20 mg/l, ce qui est très bas et témoigne du sérieux de leur démarche dans cette approche. Les vins sont droits, goûtent impeccablement bien, sont frais et expressifs avec de superbes tenues au verre. Les capsules à vis ne sont pas du tout populaires en Catalogne, mais pour eux c’est l’idéal dans l’idée de vins qui sont à boire en jeunesse. Les premières capsules étaient peintes en noir, mais l’aluminium sans retouche leur paraît plus naturel. C’est Maria qui voit à tout ce qui est esthétique et visuel, tant à la maison que pour le travail.

Un blanc de noir

Saviez-vous que le vin blanc Flow blanco est issu du cépage carignan noir? Oui. Un raisin noir vinifié en blanc, on parle donc d’un vin blanc de noir. Le premier millésime a eu lieu en 2013. Cette année-là, une forte grêle endommage une bonne partie de la récolte de carignan noir. N’en ayant pas suffisamment de bonne qualité pour élaborer le rouge habituel, ils décident d’y aller en pressurage direct et de ne vinifier que les jus. Voilà la naissance de Flow blanco qui, encore à ce jour, est leur meilleur vendeur, le vin qu’ils se font le plus souvent demander.

Le domaine aujourd’hui

Aujourd’hui, à la bodega Sota els Angels, ce sont 8 hectares de vignes qui sont plantés et 2 nouvelles parcelles d’environ 1 hectare, ont été plantées à flanc de montagne où il semble y avoir un terroir exceptionnel pour élaborer du blanc. Une bonne portion des sols du domaine sont constitués d’argile, ce qui a sauvé la récolte 2022 de la sécheresse. L’argile a la propriété de retenir l’eau.

Le chai est moderne et conçu par un architecte spécialisé en cave à vin. Tout est finement réfléchi et permet de travailler par gravité. Pour les vins rouges, les vendanges sont mises dans des lagares (cuves de béton ouvertes). On remplit le fond qui est pressé aux pieds. On remplit à nouveau et on arrose à la main avec un arrosoir. Pas de remontage ou de pigeage, on veut éviter de fortes extractions de tanins. Par la suite, le tout est transféré dans des cuves inox à l’étage au-dessous par des trous dans le plancher qui donne directement sur ces cuves d'élevage.


La démarche bio 

Guy et Maria se questionnent aussi sur le fait de continuer avec la certification bio. Ils savent comment ils travaillent et ne se sentent plus le besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Ils constatent que la certification bio ou biodynamie, c’est aussi une histoire de lobbyisme. Acheter des préparâts (500, 501) et des tisanes préfabriquées pour avoir une certification ne colle pas avec la philosophie naturelle. Selon eux, c’est important de produire les préparâts et les tisanes, ça fait partie de la démarche et de la pratique du vigneron-agriculteur. La collaboration avec l’entourage est aussi primordiale. Par exemple, ils travaillent avec un éleveur local de vaches pour la bouse nécessaire à l'enrichissement des sols et récoltent les plantes présentes sur le domaine pour élaborer les concoctions et les tisanes pour le traitement des vignes.

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